G-League 2019/2020. Matt Morgan né le 7 novembre 1997 à Concord (Caroline du Nord), 1.88m 79kgs combo US
Décidément le Covid fait beaucoup de dégâts dans le basket US cette année.
Combien de joueurs talentueux restent dans l'expectative de pouvoir décrocher un contrat professionnel, quel qu'il soit ?
Même certains joueurs, prévu au premier tour de draft, sans aucune garantie de signer en NBA, peuvent aujourd'hui être tentés d'aller gagner leur vie outre mers, plutôt que d'attendre un hypothétique contrat dans la "grande ligue".
Le tournoi de Portsmouth ayant été annulé, c'est encore plus vrai pour les joueurs destinés au second tour de la draft qui n'aura lieu, si tout va bien, que courant octobre / 3 mois d'attente... D'ici là, ils ne pourront même pas se montrer et vendre chèrement leur peau, afin de décrocher ce sésame tant convoité.
Vraiment un gros coup dur pour ses joueurs talentueux, mais aussi pour tous les recruteurs NBA, qui auront plus de mal à détecter la petite poignée de "bons coups", destinés à devenir de belles histoires NBA.
Aujourd'hui la NBA à repris petitement, dans de telles conditions, les dollars ne suffisent plus à remettre d'aplomb son attentat médiatique. Mais qu'en est-il alors de sa G-League, constituée de joueurs pouvant tous évoluer en LNB ?
L'an passé, pour le second tour de la draft, sur les 64 joueurs invités au tournoi de Portsmouth, 7 avaient signés des contrats fermes en NBA, 10 des Two-Way Contracts, 21 avaient trouvé une place en G-League et pour tous les autres, un contrat à l'étranger (dont l'excellent Marcquise Reed de Roanne, aujourd'hui en Ukraine).
Que deviendront tous ces joueurs, alors que prime aujourd'hui un certain "racisme anti joueurs US", engendrée par cette pandémie mondiale et à la difficulté de voyager ?
Leur côte va baisser, inexorablement, les salaires seront moindres, joueurs et agents cherchant avant tout la sécurité et si possible le contrat à long terme, quitte à gagner beaucoup moins. SECURITE ! C'est le maître mot ! Les coachs ont eu tout le temps de scouter / ça à cogité sévère dans les méninges, puisqu'il n'y avait que ça à faire.
Année blanche / compteur à zéro / frustration ou chance ultime, mais une chose est sûre : aucun droit à l'erreur dans ces recrutements où Bosman et Cotonou ont la côte.
A voir comment la situation va évoluer, mais si ça évolue dans le bon sens, 2020 pourra être une année "à bons coups", si possibilité il y'a d'intéresser et de faire venir d'outre atlantique, quelques rookies, ou quasi rookies de talent.
Et ça pourrait bien être le cas pour ce Matt Morgan, qui sort d'une saison mitigée en NBA Gatorade League.
Prévu pour "performer" au second tour de la draft 2019, ce fut le cas grâce à un tournoi de Portsmouth abouti, durant lequel il attira l'attention des techniciens des Champions NBA en titre, les Toronto Raptors. Ils le signèrent pour l'envoyer immédiatement dans leur équipe réserve en G-League, les Raptors 905 de Missoussauga / un placement "au cas ou", qui sert à rien, sauf de laisser de faux espoirs à un jeune joueur, et à son agent.
Donc on ne va jauger ce joueur sur sa mitigée année G-League, mais plutôt sur son cursus universitaire global au sein de Cornell University.
Elu membre du second 5 majeur de la Ivy League en 2016 et 2017, membre du meilleur 5 de la division en 2018 et 2019.
Son année Senior, il y'a un an, fut très solide: 19 d'éval en 32 minutes sur 33 rencontres. Année durant laquelle il remporta le trophée de meilleur marqueur de la division avec 22pts de moyenne 62%, 43% 3pts (103/239), 4.5 rbds, 3 As, 1.5 St, 3.5 To.
Joueur délié, rapide et déroutant pour son défenseur, il sait se démarquer.
Excellent athlète, qui monte au dunk s'il en a l'occasion, et au rebond, dès qu'il le peut.
Mais c'est avant tout un gros sniper, qui n'est jamais descendu en dessous des 40% en 4 ans d'université. et qui prend toujours beaucoup plus sa chance à longue distance qu'à 2 points.
Bon shooteur, notamment en mouvement, sa rapidité lui permet de dépasser son défenseur ou de le crosser pour placer son tir.
Gros scoreur. Seulement 7 matchs blancs sur 31 rencontres et plusieurs gros cartons, comme des 31, 34, 38, 41 points marqués...
Plutôt bon manieur de ballon, malgré un jeu rapide, parfois à risque, générant quelques pertes de balles.
Il lui faut très peu de temps pour dégainer, ou pour trouver un coéquipier sur PnR, lorsqu'il a décidé de passer.
Gros consommateur de 3 pts donc, excellent rebondeur pour sa taille et son gabarit, il n'hésite pas à mettre son corps en péril pour aller gratter du ballon.
Pas le genre de joueur qui triche ou qui s'économise, Il fera tout pour la gagne. Vous ne prenez aucun risque quant à sa motivation.
Il ne défend peut-être pas toujours de la meilleure des façons, mais il défend avec volonté, même s'il lui reste encore à s'améliorer dans le domaine / seulement 2 fautes commises par match.
Excellent sens de l'anticipation au rebond, sa lecture dans le domaine lui permet de savoir bien se placer.
Bon QI basket, il doit encore l'améliorer pour pouvoir toujours mieux glisser en 1.
Dernier atout important, il est clutch et sait comment tuer un match, ça c'est son vrai métier.
Clairement plus positionné en 2 lors de ses 4 années universitaires, son physique va sans doute devoir l'amener à évoluer de plus en plus à la mène. Ce qui fut le cas cette année en G-League, pour des stats "moyennes" (7 d'éval. en 22 minutes) dont il ne faut lui tenir rigueur.
Car c'est vrai, il a vécu une saison très moyenne en G-League, mais c'est dans ce contexte inintéressant et très particulier de ce "championnat" biaisé, avec des "stars" à alimenter et une hiérarchie pré-établit selon la valeur des contrats, dans un contexte sans enjeu. Oui, décidément, le championnat "espoirs" de la NBA est bien triste, lui aussi...
C'est pourtant, en terme de salaire, un concurrent direct de notre LNB.
Mais il faut laisser une chance à Matt Morgan pour se rattraper dans un contexte plus valorisant et épanouissant.
Sur les points à travailler, c'est avant tout un sniper, et il ne percute pas autant qu'il pourrait.
Ca lui vaudrait de provoquer encore plus de fautes en se montrant plus agressif et incisif, car avec seulement 5.8 fautes provoquées par match, sur un gros volume de temps de jeu, il élimine à peine un joueur de l'équipe adverse par match.
Rebondeur de talent, de par sa position éloignée en attaque, il est évidemment beaucoup plus présent au rebond défensif qu'offensif, et c'est dommage que parfois, il ne suive pas plus son ballon.
Son expérience générale est enfin limitée, et s'il signe en Europe, on pourrait encore le qualifier de rookie.
Pas assez grand et costaud pour être pur deux c'est donc un combo dans un corps de meneur. Un combo habile et athlétique qui peut shooter et alimenter le scoring efficacement de diverses manières.
Il ne devrait pas avoir de soucis pour s'acclimater à un jeu plus enrichissant que celui de la Gatorade League. Joueur de challenges, leader, il a également besoin de retrouver un vrai public.
Ses principales qualités résident donc dans le fait que c'est un athlète rapide, disposant d'un bon shoot extérieur, capable de créer ses tirs, notamment dans le money time et qui prend beaucoup plus sa chance derrière la ligne qu'à toutes autres distances.
De par sa taille il doit encore travailler son expérience à la mène, et il manque aujourd'hui de compétition, comme beaucoup.
Comme tous les joueurs de la Ivy League, il n'a pas été mis sous les feux des projecteurs aux USA. Il était pourtant considéré par de nombreux coachs universitaires, comme l'un des arrières les plus adroits de NCAA1.
Tant qu'il est mis dans de bonnes conditions, et qu'il se sent bien, il peut scorer à tous les niveaux.
C'est donc aujourd'hui, un joueur revanchard et volontaire, un joueur valeureux, qui attend qu'un club lui fasse confiance.
Il a toutes les caractéristiques physiques et techniques pour pouvoir imposer son style en LNB Jeep Elite.
Diplômé en administration hôtelière, ça lui plairait peut-être de venir jouer dans le pays le plus visité au monde ? (Présenté le 7 août 2020).